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Je suis heureux parce que Antigone de Sofocle était la tragédie que j'ai choisi en tant que texte grecq ancien dont j'ai reussi mon bac dans le lycée section classique en Italie.

C’est peut-être pour ça que je reconnais certaines structures universelles presque similaires dans Antigone de Sofocle et celle d’Anouilh, même si, j’avoue, je n’ai pas lu la seconde, ou, devrais-je dire, précisément pour cette raison!

Un revenez-y de théme tragique grecq est le conflit entre loi de l’État et loi de l’individu avec ses propres affections. Antigone, comme une héroïne tragique, doit résoudre la lutte entre les deux tensions opposées par son propre sacrifice, sa mort.

Il faut considérer que le loi d’État est representé ici par Créon qu’est à la fois roi de Thèbes et oncle d’Antigone et de son frêre défunt Polynice.

Donc les deux appartenances s'affrontent au sein même de la famille, c'est-à-dire le droit familial et les liens affectifs contre les besoins du pouvoir. Et le sacrifice d'un bouc émissaire - ici representé par Antigone - apporte la catharsis du conflit à tous les autres. Telle est la nature de la tragédie que l’homme porte dans sa même vie. Et cette dimension est profondément humaine parce qu’elle touche au mystère insoluble de l’existence: le conflit entre liberté de choix et nécessité, entre l’hazard dans la vie et la nécessité qui force la vie même. L’esprit tragique y réside, comme Nietzsche a bien montré!

Enfin, il est vraiment remarquable que la tragédie d’Anouilh ait été jouée en France pendant l’horrible occupation nazie. C’était un exemple d’hymne obstiné à la liberté et à la rébellion contre une dictature cruelle. La même rébellion qu'Antigone oppose à la loi inhumaine de Créon.

Merci beaucoup pour ce choix culturel.

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