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C'est une image sensationnelle. Si vous le regardez au premier coup d'œil, vous serez capturé par sa nature temporelle énigmatique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un instantané d'un présent quotidien. Il y a donc trois formes de temps dont nous parlons : l'instantané, le présent et le quotidien. Des trois, le quotidien est celui qui a le moins de sens car chaque instant de chaque jour est irremplaçable et n’est pas le même que chaque jour.

L’instant se trouve dans l'inachevé, car pendant que je le perçois, il s'est déjà dissous et avant qu'il n'arrive, je ne le remarque toujours pas, c'est-à-dire qu'il n'est pas achevé. Ce mouvement de va-et-vient du temps constitue la dynamique du désir qui naît de l'absence, du manque. Le présent n’est donc pas ce que j’éprouve maintenant, mais ce qui est représenté en dehors du flux, ou avec un moment extatique, c’est-à-dire en dehors du flux du temps. Que pense la laitière à ce moment-là ? Que veut-elle? Mais ce moment n'existe pas, ou plutôt existe sa possible pensée ou désir qui cherchera son propre accomplissement, ira vers son propre horizon ! Le présent n'existe pas, mais il est éternel. Éternel au sens d'externe, c'est-à-dire celui qui se détache du flux continu, devenant une représentation psychique de l'extase. Un simple geste accueille donc le moment extatique où se jouent le désir et la pensée. Ainsi, pendant que je regarde ce chef-d’œuvre, je m’interroge sur le moment présent de la pensée-désir.

Merci pour cette riche contribution sur l'image picturale de Vermeer.

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